Selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale, un Canadien sur cinq souffre d’une maladie mentale ou d’un problème de dépendance[i]. Cependant, comme beaucoup de gens hésitent à parler de leur problème, il est possible que vous ne sachiez même pas qu’une personne de votre entourage vit ou a vécu cette situation. Contrairement aux troubles physiques, comme une fracture du bras ou une pneumonie, les maladies mentales ne sont pas toujours manifestes. Bien que de plus en plus de personnes n’hésitent pas à parler de leur maladie et des défis associés à certains troubles comme l’anxiété ou la dépression, d’autres maladies comme la psychose et la schizophrénie sont encore considérées comme des produits de l’imagination et des mythes.
Voici six des mythes les plus répandus, et les vérités qui les réfutent :
1er mythe : La maladie mentale est un trouble unique et rare. Il existe plusieurs types de maladies mentales, chacune possédant ses propres particularités et causes sous-jacentes. De même, chaque maladie mentale est liée à une chimie et à des fonctions défectueuses du cerveau. Chacune de ces maladies a ses propres causes, et exige des méthodes de traitement particulières.
2e mythe : Les personnes atteintes de troubles mentaux ne s’en remettent jamais. Les traitements des maladies mentales sont plus nombreux et plus sophistiqués que jamais. Avec l’avancement des connaissances et des traitements, beaucoup de gens se rétablissent complètement de leur maladie, tandis que d’autres acquièrent les compétences nécessaires pour gérer et maîtriser leurs symptômes. Les médicaments modernes permettent de mieux cibler les régions particulières du cerveau où le traitement sera le plus bénéfique. Une guérison complète est souvent possible, mais le retour à la vie normale peut nécessiter plus que des médicaments; il peut en effet comporter des thérapies cognitivo-comportementales, des services de counselling et des activités sociales et physiques.
3e mythe : Les troubles mentaux ne sont pas de vraies maladies. Contrairement à une fracture à la jambe ou à une crise cardiaque, lesquelles se détectent facilement grâce à de simples tests, les troubles mentaux ont toujours été des maladies « invisibles ». Cette incapacité de « voir » de quoi souffre la personne crée souvent la perception ou l’illusion de l’absence de maladie. Les troubles mentaux sont bel et bien des maladies, et comportent des processus physiologiques complexes, ainsi que des changements ou déséquilibres chimiques du cerveau.
4e mythe : Les enfants ne souffrent pas de problèmes de santé mentale. « Leurs problèmes émotionnels font simplement partie du processus normal de la croissance ». Les parents souhaitant naturellement le bien de leurs enfants, certains peuvent sous-estimer les problèmes comportementaux ou autres troubles infantiles, ou les expliquer comme étant de simples crises de croissance. Toutefois, de nombreuses maladies psychiatriques, comme la dépression, les troubles de l’alimentation, le trouble obsessionnel-compulsif et les troubles anxieux, peuvent se manifester dès l’enfance. Environ un enfant sur 33 et un adolescent sur huit souffrent de dépression.[ii].
5e mythe : Les personnes atteintes de maladies mentales manquent d’intelligence. L’intelligence n’a rien à voir avec les maladies mentales.
6e mythe : Les personnes atteintes de maladies mentales ne devraient pas travailler. Les personnes atteintes de maladies mentales ne s’absentent pas davantage du travail que celles qui souffrent d’un trouble physique chronique comme le diabète ou une maladie du cœur. Les collègues d’un employé ignorent souvent qu’il est atteint d’une maladie mentale. Un milieu de travail stressant peut s’avérer un terrain propice au développement de troubles mentaux liés au stress, comme l’anxiété et la dépression, et menacer l’équilibre travail-vie personnelle.
Les personnes atteintes de maladies mentales hésitent souvent à en parler à leurs proches, à leurs amis ou à leur employeur de peur d’être étiquetées ou de subir des préjudices. D’autres se font dire de « se secouer un peu » ou de « se prendre en main ». Il est important de savoir que les maladies mentales peuvent être traitées, souvent avec d’excellents résultats, et que plus nous sommes renseignés à leur sujet, plus il nous est facile d’en parler.
[i] https://www.camh.ca/en/driving-change/the-crisis-is-real/mental-health-statistics (en anglais seulement)
[ii] Partenaires pour la santé mentale. « Présent pour toi. » Présent pour toi. Partenaires pour la santé mentale, s. d. En ligne. 15 mars 2017.
Source: Homewood Health